Après
les grands évènements d'avril et de septembre 2000,
la bourgeoisie est restée dans une mauvaise situation. Le régime
de domination instauré, en 1986, et basé sur des accords,
des pactes et des compromis entre les différentes camaraderies
de la classe dominante, se décompose rapidement à cause
de la crise économique qui ne permet plus la coexistence pacifique
des divers secteurs bourgeois.
La possibilité de la chute du gouvernement s'est transformée
en un fait palpable durant ces deux grands évènements
quant a fracassé l'Etat de siège, quand la population
de Cochabamba a triomphé et quand le pays fut totalement paralysé
durant plusieurs semaines par des barrages de routes.
Si le gouvernement n'est pas tombé ce fut à cause de
l'absence de l'incorporation au combat des travailleurs qui contrôlent
les grandes palanques de l'économie comme le gaz, le pétrole,
les transports, les chemins de fer, l'électricité, l'eau
, les banques et les usines.
Après de telles confrontations entre les classes, la bourgeoisie
a lancé une contre offensive accélérée,
essayant d'éviter coûte que coûte de déroulement
des différents conflits sociaux sectoriels en entrant dans
de nombreux processus de négociations et de répressions
préventives. Ainsi, pour essayer de retrouver une nouvelle
crédibilité et de fortifier le régime, le gouvernement
a fait de nouvelles concessions aux secteurs bourgeois mécontents
en distribuant 323 millions de $US (La Razon 27 Mars) pour la programmation
de la dette des divers secteurs privé. Face à ce scénario,
chaque jour que les travailleurs, les paysans et le peuple pauvre,
nous perdons en lutte sectorielle ou simplement en espérant,
la bourgeoisie gagne en recomposant ses institutions et en préparant
ses appareils répressifs pour une nouvelle contingence ouvrière
et populaire.(Pulso 23 Mars).
Les revendications des paysans du mois de septembre ainsi que les
demandes de la population de Cochabamba, "de l'eau pour tous"
n'ont pas été satisfaites. Le Pli Unique de la COB,
tout comme les années antérieures, ne sera pas pris
en compte ou à peine. Le mouvement des retraites d'Oruro a
été désactivé pour quelques miettes de
pain, celui de Cochabamba réprimé furieusement avant
d'arriver à la moitié du chemin à La Paz, le
mouvement des ouvriers de La Paz plusieurs fois réprimé
par les gaz lacrymogènes de la police . La région des
Yungas se militarise jour après jour. Il est nécessaire
de terminer avec cette situation. Nous devons comprendre qu'aucunes
des revendications des ouvriers, des paysans ou du peuple ne sera
résolu par un gouvernement au service des banquiers, des patrons
et du capital financier étranger. Nous devons préparer
une grande lutte nationale qui à la différence des mois
d'avril et de septembre, incorpore au combat non seulement les masses
paysannes mais aussi tous les secteurs ouvriers de la ville pour que
cette fois nous puissions expulser le gouvernement de Banzer et tous
ses alliés du MIR, UCS etc. Divers secteurs bourgeois aspirent
à un changement constitutionnel ou appellent à des élections
anticipées. Ces diverses demandes se sont concrétisées
lors du dernier congrès des chefs d'entreprises à Santa
Cruz. Cependant, ces demandes ne représentent rien de plus
que le dernier recours de la bourgeoisie, dans le cas ou tomberait
le gouvernement de Banzer, pour sauver le régime garant de
ses intérêts et pour continuer à exploiter le
peuple avec un nouveau gouvernement du MNR. Tous les travailleurs,
nous devons définir un plan de lutte qui permette d'imposer
un gouvernement des organisations ouvrières et populaires qui
surgiront à la chaleur des futurs évènements.
Nous devons nous organiser pour que ce gouvernement réponde
aux intérêts des grandes masses populaires, c'est à
dire pour un gouvernement ouvrier et paysans.
Les travailleurs de tout le pays nous devons discuter rapidement un
plan de lutte qui culmine en la grève générale
politique avec barrages de routes et qu'une fois pour toutes impose
nos justes revendications tant de fois niées. Pour la préparation
de ce combat, il est indispensable que les organisations qui disent
avoir un compromis pour de profonds changements, comme la COB, les
différentes organisations syndicales paysannes dirigées
par El Mallku , Alejo Veliz ou Evo Morales ainsi que la " Coordinadora
del Agua y la Vida ", les syndicats ouvriers convoquent immédiatement
à des assemblées sur tous les lieux de travail pour
qu'il se discute la unification de tous les secteurs en lutte. Il
est de vitale importance la préparation et l'organisation d'élections
de délégués révocables et avec mandat
sur tous les lieux de travail pour conformer un état majeur
des travailleurs et du peuple qui ne peut être qu'un Comite
National de Grève ou une Coordination Nationale pour la Lutte.
Cette organisation devra lever un pli unique de revendications pour
imposer le plan ouvrier d'urgence développe dans ce document.
L'ébauche d'une coordination nationale, comme fut celle menée
le 7 avril a Cochabamba, ne peut pas être réalisée
dans le dos des travailleurs, des paysans et du peuple.
Finalement face aux tentatives de répressions de plus en plus
dures du gouvernement, comme le démontre son plan de lutte
de l'armée, nous devons lutter pour la dissolution de la police
corrompue et de tout l'appareil répressif de l'état,
pour l'organisation de comités d'autodéfense et l'armement
indépendant des travailleurs. La Coordination de Cochabamba,
la COB, la CSUTCB et tous les syndicats qui se réclament combatifs
sont dans l'obligation de diriger la préparation d'une réelle
Grève Générale Politique avec barrages de routes
pour expulser le gouvernement de Banzer et pour imposer un gouvernement
de transition des organisations ouvrières, paysannes et du
peuple.
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